La structure traditionnelle de transmission dans le monde rural, s’est toujours appuyée sur le passage de connaissance entre générations. Ce passage de connaissance, doublé d’une solidarité au profit des plus agés, a été rompu pour des raisons bien expliquées, lors de la période de l’exode rural. Ceci a occasionné une révolution profonde des pratiques agricoles orientées vers la productivité.
Le mouvement de l’agriculture bio essaye de reprendre le fil de la transmission et de la solidarité, en changeant légèrement l’axe. Les deux principes retenus sont les formations et le woofing. Le Woofing est une technique de solidarité permettant de transmettre des connaissances non pas à des générations successives, mais à des personnes ayant d’autres territoires. L’échange entre territoires y est effectif, et le temps est apprécié autrement : il s’agit de juger si des graines de connaissances semées ici portent leurs fruits ailleurs au bout de quelques années.
Le woofing hérite également d’une culture de l’échange existant dans le monde agricole. Le volume des exploitations pouvant profiter de cet apport de main d’oeuvre en ‘préformation’, non professionnelle mais attirée par les activités agricoles, des circuits de distribution locaux peuvent apparaître ou se développer : vente à la ferme, marché, création d’épicerie bio, restauration.
L’agriculture reste un métier en prise avec les « Géants« , qui parfois jouent des tours, parfois apportent la profusion. Elle demande une structure sachant évoluer, et pour cela il faut avoir la possibilité de travailler collectivement. L’apport de la technique est forcément utile, mais le stade où elle occulte les éléments est peut-être à surveiller. A ce niveau, le web peut apporter, avec des idées comme le woofing, un surplus de connaissances permettant d’amortir l’évolution des situations dans le temps.