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Pays et terroirs
Les romains ont construit une civilisation très évoluée, dont de nombreuses traces existent encore, par exemple dans la viticulture, ou l’urbanisme. Et l’on pourrait même découvrir que cette civilisation a été la plus urbanisée et la plus architecurale des civilisations… 100 % bio…
Une organisation administrative, avec entre autres les Pays (pagus), était en place, et permettait un quadrillage qui allait même jusqu’au cadastre. Desservie par un réseau de route dont certaines sont encore utilisées, que ce soit en automobile ou à pied, cette organisation administrative permettait d’exploiter de très nombreuses ressources naturelles.
Aujourd’hui, et c’est un terme qui a conservé sa place dans le vocable administratif, alors que le terme de Terroir est devenu assez rare. Plutôt lié au peuplement, avec des racines beaucoup plus locales et profondes, le Terroir est en quelque sorte une somme de territoires, et il est constuit de toutes les nuances de ses habitants, et de ses conditions naturelles.
Cartographie et cadastre
Cartographie et cadastres sont le témoin de ces deux cousins aux histoires parallèles, terroir et pays.
Descartes était géomètre, et mathématicien.
C’est lui qui le premier, a appliqué l’algèbre à la géométrie, ce qui apporta une grande révolution dans la cartographie : elle est passée de la triangulation, avec les chaines d’arpenteurs, aux systèmes de coordonnées. Cela a permis au cartographe d’affiner ses cartes, sur son bureau, alors que le géomètre continuait d’aller sur le terrain.
La cartographie est à plus petite échelle que le cadastre. Elle est apparue dans sa forme moderne, avec des systèmes de coordonnées, vers le 17 me siècle. En France elle a été poussé à son maximum avant cette époque, par Cassini. Elle est projetée, ce qui limite la déformation sur la page. Elle a des couleurs. Ce n’est pas un document de comptabilité, ni d’enregistrement. C’est un document de localisation. La cartographie permet de disposer les informations, et file l’idée d’aménagement d’un terroir.
Ces deux niveaux d’échelle, parcellaire et cartographique, portent donc une frontière qui peut se résoudre peu à peu… mais qui reste tout de même très importante. Ce sont en fait deux évolutions parallèles de l’histoire : l’un sert plutôt pour l’administration et les impôts, l’autre plutôt pour la disposition des ressources.
Ces deux histoires différentes se retrouvent encore sur le papier, et même en informatique. Pour des questions de formats de fichiers notamment, les logiciels de cartographie numérique sont soit spécialisés dans les cartes, soit dans les cadastres.
Le cadastre est local, il est aujourd’hui beaucoup utilisé en urbanisme. Grâce à l’informatique, il s’améliore (ou se complexifie) régulièrement.Il faut tout de même savoir que le cadastre napoléonien est encore valable dans certaines zones, et que dans ce cas, on ne travaille pas toujours avec une projection géographique.
Le cadastre est à priori une réinvention de Napoléon, qui a voulu que toutes les parcelles soient mises sur papier. Il date du 18 è. Un cadastre très bien tenu existait déjà sous les Romains, mais à priori pas cartographié.
L’échelle est tellement grande qu’à cette époque, il n’était pas encore possible d’utiliser les projections. Le document est sobre, peu d’informations : parcelles, batiments, numéros des propriétaires.
Les couleurs sont en noir et blanc. Sur le terrain, les erreurs de précision entre le papier et la parcelle peuvent être jusqu’à 5 à 10m. La carte, par contre, porte un aspect artistique, et apporte avec les légendes une clé de connaissances qui relie le terrain et l’utilisateur de la carte.
Traditionnellement, si le cadastre est adapté pour le bio (finalement, les exploitations bio sont tout à fait rentables au niveau d’une ou deux parcelles) la cartographie est pour les conquêtes et les dominations de tous genres (et non pas domestication). Proposer une mutation de la cartogaphie vers un esprit de construction participative, peut être une passage pour construire une paix locale.
OpenstreetMap : le pont entre les deux
OpenStreetMap, semble donner la possibilité de synthétiser un certain nombre de ces tensions. C’est un fond de carte dressé par les citoyens « numérisés », avec des passages sur le terrain, et qui a une qualité de mise à jour et de finesse assez convaincante pour que les impots et l’Ign ont reconnu ce fond de carte, en s’appuyant dessus de manière officielle, et le cadastre est aussi officiellement intégrable dans ce « Mashup ».
La technicité pour utiliser ces outils reste cependant assez élevée, mais le gros avantage d’OpenstreetMap est de passer pas un système universel : Latitude-Longitude. la mouvance d’un tiers lieux, s’exprime aussi de cette manière, et semble profiler une technologie qui fait le lien entre deux méthodes différentes.
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